MESURE DISCRIMINATOIRE

Publié le par Aita ia

Le décret n° 68-20 du 5 janvier 1968 modifié fixant les conditions d’application de la loi n° 66-496 du 11 juillet 1966 relative à la création de corps de fonctionnaires de l’Etat pour l’administration de la Polynésie française (CEAPF) s'inscrivait dans le contexte de la période des essais nucléaires, prévoyant la mise en place de personnels de catégories B et C en recrutement local afin d'éviter d'importantes dépenses en mutation de personnel de métropole.

Aujourd'hui, un document interne de la Direction des Affaires Politiques Administratives et Financière (DAPAF) de l'Outre Mer du 25/09/2007 dirigé à l'époque par M.COLRAT (Hasard !), met en évidence une étude menée sur la proportion d'originaire des collectivités touchant l'ITR par rapport au stock global actuel.

Ce document met en évidence la mesure discriminatoire de la réforme au regard de la différence entre les compléments de pensions d'un niveau abérrant des hauts fonctionnaires et généraux dont ils bénéficient depuis 1952, et qui le conserveront à vie; et d'un autre côté, la suppression de l'indemnité pour les originaires du cadre CEAPF d'un niveau modeste qui vont devenir majoritaires (41,1 %) et qui peuvent commencer pour les premiers à prétendre à la retraite.


Tableau: Proportion d'originaires des collectivités parmi les pensionnés bénéficiant d'une ITR
 


% de pensionnés nés Outre-mer (dans un 97 ou 98)
La Réunion 66,6 % (dans un 97)
St Pierre et Miquelon 81,7 % (dans un 97)
Mayotte 29,2 % (dans un 97)
Polynésie française 41,1% (dans un 98)
Nouvelle-calédonie 17,1 % (dans un 98)
Total 58,10%
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L'année 2008 marque le 60e Anniversaire de la Déclaration des droits de l'homme. A cette occasion, le Secrétaire général de l’ONU a lancé une campagne d’une année au cours de laquelle toutes les entités du système des Nations Unies prendront part à des activités sur le thème « Dignité et justice pour tous ».<br /> Le gouvernement français fait voter ces jours-ci une loi qui frappe de plein fouet et remet totalement en cause le soi-disant engagement de cet Etat pour le respect de chaque être humain. En effet, Monsieur Jégo, Secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer a décidé, sans concertation, dialogue, ni autre tentative de recherche de consensus auprès des populations concernées, de remettre en question des acquis attribués aux travailleurs de ces pays ultra-marins oeuvrant dans la fonction publique.<br /> Une crise mondiale, un besoin d’économies sur le budget, des abus énormes constatés dans le système de retraites des fonctionnaires, une inégalité de revenus trop grande par rapport à la métropole ou par rapport aux personnels oeuvrant dans le privé… sont autant de faux arguments mis en exergue par des méthodes de communication plus que rodées visant à camoufler le réel souhait du gouvernement capitaliste de Monsieur SARKOZY de laisser en plan des « aborigènes » (mot utilisé par Monsieur le Haut-Commissaire COLRAT, premier représentant de l’Etat français en Polynésie française pour qualifier les habitants issus des « colonies ») qui ne semblent plus avoir aucun intérêt depuis la fin des essais nucléaires français dans leurs belles îles.<br /> La réforme de Monsieur Jégo sur l'I.T.R. n’est rien d’autre qu’une preuve flagrante du désintérêt total du pays des Droits de l’Homme pour les peuples colonisés depuis l’époque de l’hégémonie de la France dans le Pacifique et dans le Monde. L’indemnité de retraite étant de plus en plus perçue par des enfants issus des territoires Outre-mer à quoi bon la maintenir ? Va-t-on faire cadeau de l’argent français à ces peuples si loin de nos préoccupations et qui ne sont en fait que des peuples primitifs assistés? Elle est bien loin l’époque fraternelle des grandes guerres et des essais nucléaires, époque depuis peu révolue au cours de laquelle l’argent coulait à flot vers la Polynésie, époque à laquelle on se souciait bien moins des dépenses de l’Etat que de l’image à donner au monde quand aux expériences menées en faisant sauter des bombes pour en mesurer les effets grandeur nature…<br /> Monsieur Jégo, votre réforme amorce, et cela est plus sûr chaque jour, l’abandon progressif, s’il le sera, des peuples que vos prédécesseurs appelaient « Enfants de la République » ou autres « frères ». La vie au soleil semble bien belle vue de Paris. Les effets sur l’économie des Territoires concernés, sur la vie des hommes et femmes qui y vivent, sur leur devenir et celui de leurs enfants vous importent peu voire pas du tout. Du haut de votre poste doré votre réforme vous semble parfaite et juste sans pourtant prendre en compte la réalité quotidienne car votre souci est avant tout de priver ces autochtones des deniers que le grand Etat français doit réserver à ses véritables ayant droits. En bref, l’Etat a bien assez de difficultés à gérer sur le continent pour s’enquiquiner d’hommes et de femmes dont on n’aura jamais à affronter le mécontentement et qu’on ne considère que selon ses propres intérêts. Sachez, messieurs les politiciens métropolitains que ce n’est pas là respecter la charte pour laquelle votre pays s’engage depuis des centenaires. <br /> <br /> TM
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